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Prendre le temps d'observer un papillon se poser sur UN pétale de rose, le temps, de relire les images de mes jardins passés, le temps, de flâner et de revenir encore et encore au jardin Botanique et au jardin Public de Bordeaux, pendant une belle résidence de deux semaines (et plus de cinq mois de préparation) avec l'Institut des Afriques et la Fondation MAM à Suza...
Suza c'est vert comme vers...
Suza c'est plusieurs jardins...
Suza c'est un rêve et une présence forte en même temps comme dans les jardins d'une fée aux mains vertes...
Je me laissais bercer par des idées rangées dans mes cahiers de notes et pistes en amphi et après l'amphi, des idées de nature et de culture, de culture de la nature, de nature de la culture, de culture naturelle, de nature culturelle, et, dans ces jardins parfois si vastes de nombreux senteurs, couleurs, et formes, il m'arrivait de prendre des notes, de dessiner, et parfois, je sortais mon appareil photo, car, dès le 04 octobre, jour de mon arrivée, j'observais plusieurs phénomènes naturels, faits d'énergies invisibles ou immatériels "comme des voix orales et secrètes", et d'autres énergies ou forces visibles comme un scarabée argenté caché dans une plante du jardin public, près de la serre où pousse un magnifique et délicieux goyavier du Brésil...
Je revenais tous les jours me balader dans les jardins, pour caresser certaines plantes et sentir, ressentir, entendre, écouter et observer les phénomènes naturels...
J'allais rencontrer des collégiens, des lycéens, des profs, et des personnes adultes pour fabriquer l'élixir des jardins, de l'aquarelle, et de l'acrylique à la farine, avec des pigments naturels ou faits à basse de végétaux et de minéraux...
Il y aura beaucoup d'images...
"L’art au cœur du vivant" a été conçu comme une carte blanche à la Fabrique de Suza avec plusieurs ateliers, donc "Fabriquer des peintures végétales" avec des lycéens et des collégiens...
Cet atelier de 3 heures propose aux élèves, lyciens, collégiens, et aux adultes une expérience créative et engagée. En utilisant des éléments naturels comme des légumes, des fleurs et de la farine, les participants apprennent à fabriquer leurs propres peintures.
Les objectifs de cet atelier sont multiples :
• Sensibiliser à l’écologie : Découvrir que l’art peut être respectueux de l’environnement.
• Créer : Expérimenter différentes techniques de peinture naturelle.
• Apprendre : Comprendre les interactions entre l’art et la nature.
• Agir : Adopter une démarche plus responsable dans sa pratique artistique.
En somme, c’est une invitation à repenser notre rapport à la nature et à l’art, en privilégiant des pratiques plus durables et respectueuses de notre environnement...
Au bout du quatrième atelier avec des adolescents et des adultes, je commençais à noter les premières lignes de multiples FRAGMENTS de récits graphiques ou illustrés, autour du vivant, de la forêt, du jardin, et tout ce qui évoque la nature et tourne autour de l'air, du feu, de la terre, de l'eau ; cela me plaisait beaucoup d'écouter plus de 100 participants des ateliers restituer leurs émotions, car à cela venait se rajouter à mes anciennes notes et pistes en amphi, mes longues journées de lectures et écoutes profondes, à lire, relire et écouter des conférences et des échanges sur le vivant et l'écologie...
Vicky : ANN et si on prenait le relais pour t'aider à fignoler la dialectique qui rime avec DIALOGUE et/ou MONOLOGUE ??? J'ai noté quelques questions pour amorcer les causeries ou la dialectique par des dialogues très proustiens, comme "À la recherche du temps perdu", il n'y aura pas de linéarité constante, on peut commencer la lecture par le volume 4 ou 5 ou 6, et revenir au début, même s'il est plus enrichissant de respecter la linéarité.
On pouvait constater que tu adoptais par habitude et par stratégie la méthode d'un atlas, comme Aby Warburg et son "Atlas Mnémosyne", mais un atlas si composite, fait d'images diverses comme des dessins, des peintures, des photos, des textes, des vidéos, des récits...
ANN : Oui ! Effectivement il s'agissait au départ d'un ATLAS BOTANIQUE (débuté il y a belle lurette lors d'un rendu universitaire, en 2013) que j'ai transformé en ATLAS VEGETAL et du VIVANT, et je ne vais pas nier que, je tiens à rester une proustienne très HUMBLE et une Didi-Hubermanienne incontestable, mais l'idée me semble assez séduisante de revenir sur "ma passion pour la botanique à travers l'art" comme sur les traces d'un temps perdu, si poétique, et surtout un moment de réflexion profonde, comme l'a su faire Henry David Thoreau (de son vrai nom David Henry Thoreau), un philosophe, naturaliste, et poète américain, né le 12 juillet 1817 à Concord (Massachusetts), où il est mort le 6 mai 1862. Son œuvre majeure, walden ou la Vie dans les bois, est une réflexion sur l'économie, la nature et la vie simple menée à l'écart de la société, écrite lors d'une retraite dans une cabane qu'il s'était construite au bord d'un lac. Son essai La Désobéissance civile, qui témoigne d'une opposition personnelle face aux autorités esclavagistes de l'époque, a inspiré des actions collectives menées par Gandhi et Martin Luther King Jr. contre la ségrégation raciale...
Marie-Louise : À la recherche du temps perdu, couramment évoqué plus simplement sous le titre La Recherche, est un roman de Marcel Proust, écrit de 1906 à 1922 et publié de 1913 à 1927 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur. Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements (comme le disaient plusieurs théoriciens et notre prof en amphi), cette œuvre s'intéresse non pas aux souvenirs du narrateur mais à une réflexion psychologique sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps. Cependant, comme le souligne Jean-Yves Tadié dans Proust et le roman, tous ces éléments épars se découvrent reliés les uns aux autres quand, à travers toutes ses expériences négatives ou positives, le narrateur (qui est aussi le héros du roman), découvre le sens de la vie dans l'art et la littérature au dernier tome. À la recherche du temps perdu est parfois considéré comme l'un des meilleurs livres de tous les temps...
Christina : Je me suis posée beaucoup de questions quand tu m'as expliqué le projet "l'art au cœur du vivant" à savoir : Pourquoi il est important de re.nouer avec la nature ou le vivant ? D'ailleurs que veut dire la nature et que veut dire le vivant ? Et si on allait sur les motifs de la nature et surtout de la culture de la nature ou la culture du vivant ?
ANN : Ma passion pour la peinture végétale est née quand je devais avoir 8 ou 9 ans, à cet âge, on joue avec tout, on colle des fleurs sur des bouts de papiers, on fabrique des herbiers dans des livres, on écrase les végétaux pour récupérer des colorants, comme les teintures de ma mère, on dessine les fleurs, les feuilles, du bois, des racines, des écorces, des herbes, des fruits, des légumes, des animaux, surtout les papillons et les oiseaux...
On aime dessiner les ailes, en pensant aux anges, peut-être parce qu'on aimerait voler et toucher aussi le ciel comme eux...
On aimerait sentir comme l'orange et la rose en même temps, ou être parfumée comme un gâteau caramélisé à l'ananas et à la vanille...
Comme ça sent bon la nature protégée des biocides, et comme c'est "ROMANTIQUE" quand elle est bien assemblée en cuisine et bien dressée sur une assiette, ça devient un tableau ou plutôt un SPECTACLE si vivant...
Dans cet atelier, on devait pouvoir mélanger à la fin de la séance les restes d'aquarelle naturelle et d'acrylique à la farine dans un compost, et sans avoir peur de polluer (les eaux et les habitants des sols, pour ne citer que les vers de terre qui enrichissent l'humus) en nettoyant nos pinceaux ou nos bocaux d'acrylique à la farine aussi appelé peinture suédoise traditionnelle, quant à l'aquarelle liquide, ce n'était que des fruits, des fleurs, des feuilles, des racines ou des légumes pressés au torchon ou broyés ou mortier...
la sensibilité à l'écologie se fait de diverses manières, elle peut se faire par le SILENCE et l'observation, par l'amour du dessin, des pigments dilués dans de l'eau, et parfois par amour du jardinage ou des balades en illustrant des plantes, par le chant et la danse de la forêt, par des bains de forêts et bien d'autres gestes... On se contentait de restituer ce jardin poétique et littéraire qui voulait absolument naître graphiquement et par la peinture, car, il était si épris du désir de GERMER enfin...
Pour la majorité des participants, l'idée de nature au sens vaste du terme, n'avait pas encore germé dans l'esprit d'une enfance pleine de découverte, mais en ce qui me concerne, il y a bientôt 14 ans en 2010, j'apprenais grâce à Rachel Carson, pourquoi les printemps devenaient de plus en plus silencieux à cause des produits toxiques déversés sans cesse dans la nature, dans l'espace domestique comme par les industries de masse...
Nous semblions tous être de manière consciente ou non, des pollueurs et parfois des consommateurs de masse qui oublient la pollution...
En créant et expérimentant différentes techniques de peintures naturelles, nous avions tous (dans cet atelier) l'impression que, l'écologie fait des récits, et, on racontait d'une manière inconsciente/consciente les romans des premiers teinturiers et des premiers coloristes dans les grottes, qui ont laissé des traces (à la peinture 100% végétale) qui ont su tenir plus de 40 000 ans.
Cette volonté inconsciente d'extraire des couleurs de la nature comme dans un roman psychologique (ou roman d'analyse psychologique, également connu comme « réalisme psychologique »), ou une œuvre de fiction en prose qui met l'accent sur la caractérisation intérieure de ses personnages qui ne sont pas que humains (mais des végétaux et des minéraux), et les motivations, circonstances et actions internes qui naissent ou se développent à partir des actions externes des personnages, comment ils se métamorphosent en des fluidités propices à l'imagination, et dans ce monde parfois très surréaliste et surnaturel, et dans ce monde parfois étrange, la nature en tant que monde séparé des êtres humains n'existe pas, parce que dans la majorité des peuples les distinctions entre nature et culture ne se posent pas, comme elles n'existent pas d'une manière absolue...
Le roman (graphique) psychologique « met en second plan la narration pour favoriser la description des états d'âme (dans ce cas à travers les aquarelles, les dessins, les plantes fraiches et séchées collées sur papier), les passions et les conflits psychologiques» des personnages qui manipulent plusieurs faits et plusieurs affects résonnent sans fin ni commencement, pour ne jamais cesser de cesser de faire appel (citation) à d'autres faits... Parfois c'est tellement aporétique ou vu comme un rêve et on a du mal à savoir où ça commence et quand ça va s'arrêter même après le réveil, on reste éveiller par certaines couleurs informes ( ou des couleurs qui n'ont pas de formes propres, définissables, donc les formes ne sont pas achevées, nettes ou reconnaissables, car on a du mal à se souvenir au réveil) plus que certaines formes...
Christina : On devait énumérer les plantes tinctoriales, en expliquant si possible, les pouvoirs de certaines plantes à travers les croyances dites anciennes (avant de les utiliser comme plantes tinctoriales ou peintures spirituelles), et les histoires oubliées de certaines plantes, et d'autres qui persistent à ne pas s'effacer dans les contes nocturnes des guérisseuses, des druidesses et des dites sorcières qui ont tant inspiré certaines plumes, pour ne citer que Francisco Goya et Jules Michelet....
Vicky : Pour ceux qui ne sont pas au courant comme mes profs et certains de mes potes comme Wiki, que : Francisco José de Goya y Lucientes, dit Francisco de Goya, né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, près de Saragosse, et mort le 16 avril 1828 à Bordeaux, en France, est un peintre et graveur espagnol. Son œuvre inclut des peintures de chevalet, des peintures murales, des gravures et des dessins. Il introduisit plusieurs ruptures stylistiques qui initièrent le romantisme et annoncèrent le début de la peinture contemporaine. L’art goyesque est considéré comme précurseur des avant-gardes picturales du XXe siècle.
Son œuvre reflète de plus les caprices de l’histoire de son temps, et surtout les bouleversements des guerres napoléoniennes en Espagne. La série d’estampes Les Désastres de la guerre est presque un reportage moderne sur les atrocités commises et met en avant-plan un héroïsme où les victimes sont des individus qui n’appartiennent ni à une classe ni à une condition particulière.
Marie-Louis : Dame Nature disent les poètes... Ne dit-on pas FEMME comme NATURE ?
Quant à "La sorcière" de Michelet, on dirait qu'il explique (dans cet ouvrage presque féministe) la peur de quelque chose, la peur d'une nature féminine très profonde, Michelet, c'est l'irruption de l'Histoire dans la pensée, avec les outils de la littérature.
Il vient de terminer son Histoire de France. Il reste tant de nuit. Dans cette nuit, le crime : crime collectif, même si l'Église lui sert de bras.
Dans les manuels de l'Inquisition, dans les vieilles relations des procès de sorcellerie, Michelet découvre la naissance d'une idée : la femme.
L'étendue du crime, les centaines ou milliers de victimes, en expiation de quoi ? L'inconscient collectif de l'homme face à ce qui lui fait peur.
L'examen est révoltant, il est dur, à la limite parfois de l'insoutenable. Mais les rouages ne sont pas des fantômes dont nous nous serions à jamais débarrassés.
L'enquête de Michelet est passionnante en elle-même, elle ouvre à grands pans sur notre présent.
Vicky : En écoutant la nature et en la re.considérant avec de nouveaux paradigmes qui pourront nous aider à questionner les débuts de la dite modernité... D'ailleurs, il y a plus d'un an, j'écoutais un entretien de Baptiste Lanaspeze, j'ai commencé à me poser des questions sur ce qu'il qualifiait de "partage moderne", car cela me faisait penser au "partage du sensible" de Jacques Rancière, et Baptiste Lanaspeze nous explique brillamment que : "En finir avec l'idée de "nature morte" c'est en finir avec l'idée du colon... à l'école, on apprend qu'il y a des sciences naturelles, et il y a les sciences sociales ; cela veut dire que dans nos cerveaux, dans nos livres et dans nos bibliothèques il y a l'idée que, d'un côté il y a la nature, et de l'autre côté il y a la société ! Et ça veut dire quoi ? Cela voudrait dire que la nature n'a rien à voir avec la société. Et de la maternelle aux études supérieures, on (la majorité des humains qui se disent cultivés) a grandi avec ça ! C'est ça le partage de la modernité"...
On devrait aussi évoquer rapidement certains ouvrages (littéraires et graphiques) qui questionnent de manière efficace et/ou de manière poétique l'écologie, comme la liste des plantes tinctoriales et la liste des auteurs et autrices, et les notes bibliographiques étaient tellement longues, et j'invitais les intervenants à se connecter sur ce lien de ton site-blog d'ANN, pour avoir quelques informations complémentaires aux ateliers. On pouvait déjà faire une aquarelle de bissap, de curcuma, de piment rouge, au charbon noir, et déguster le thé au bissap en rajoutant du ciron et du miel...
ANN : Comme dans tous mes précédents projets, je voulais que théorie et pratique marchent ENSEMBLE, comme la nature et la culture n'ont plus PEUR de se tenir main dans la main en ces temps si contemporains, et surtout dans les pensées écologiques diverses... Mais il me faudra prendre plus de temps pour rassembler toutes mes notes et pistes autour de la peinture végétale et l'écologie, mais au bout de 2 mois j'aurais certainement fait un résumé conséquent de ce projet à Bordeaux, et la suite du texte se fera lors d'un prochain projet sur les images et le vivant... Les lignes suivantes nous allons écouter Philippe Descola, (spécialiste des rapports entre les humains et les non humains) pour approfondir nos connaissances sur les questions de nature et culture (comme on pourrait parler du SENSIBLE et de L'INTELLIGIBLE), et par la suite d'autres auteurs et autrices qui vont interroger les prismes de la culture de la nature...
Alex : La peinture ou la teinture végétale a quand même des limites n'est-ce pas ? Au-delà des couleurs "MATES" il est difficile d'avoir toutes les tonalités...
ANN : Oui, la majorité des teintures et peintures végétales s'oxydent rapidement, et voilà pourquoi elles sont mates ; mais, avec l'avancé des recherches biologiques en antioxydation, on découvre différentes manières de fixer chimiquement les couleurs VIVES des plantes, pour une chimie biologique et sans agent nocif pour les êtres vivants, car ce qui détruit les humains, détruira automatiquement tous les êtres vivants, et même si écologiquement l'humain reste l'une des espèces les plus inutiles pour l'aide à la survie des AUTRES...
Vicky : Les insectes sont sentients (plus que sensibles et plus que conscients de leurs rôles primordiaux), et les insectes sont plus utiles pour la fabrication des fleurs, et des fruits, donc, ils sont très utiles pour toutes les autres espèces. « Déjà qu’on n’a pas intégré que les gros animaux étaient sentients puisqu’on les tue encore par millions, par milliards, même les petits animaux arrivent dans cette catégorie. »
Comme le rappelle l'entomologiste François Lasserre, « depuis quelques années, on s’aperçoit que les insectes ressentent la douleur, ont des émotions négatives, positives, et ont envie de vivre ». Il est donc important de porter « un autre regard sur les insectes ».
Christina : Les fleurs et leurs fruits sont pleines de graines, de noyaux, de pépins nécessaires pour la multiplication des espèces, certaines plantes ont des pouvoirs tinctoriaux forts dans leurs feuilles, leurs troncs, leurs racines, leurs fleurs, leurs graines, et leurs noyaux. Avant, les teinturiers et surtout les teinturières étaient considéré.e.s comme des sorciers et des sorcières, ils et elles avaient appris les symboliques et les puissances des plantes... On a toujours l'impression qu'il y a un ETERNEL RETOUR des recettes et potions des sorcières, et une amie à moi m'a expliqué après avoir re.lu Sorcières: La puissance invaincue des femmes pourquoi leur puissance est restée invaincue, et malgré toutes les inquisitions ou les tortures... D'ailleurs je me posais une question : Pourquoi quand on pense aux sorciers, on pense immédiatement aux peuples dits indigènes ? Sorcellerie et indigène forment-ils un couple harmonieux ?
Vicky : J'ai aussi eu le plaisir de lire Mona Chollet en écoutant l'autrice pour la première fois dans une émission France Culture il y a plus de 5 ans, et le titre de cette émission retenait mon attention, et en tant qu'esthète et iconologue, je trouvais cette remarque pertinente car, moi aussi "J'attends toujours de voir un beau personnage de sorcière positive sur les écrans" et il y avait quelque chose de très mystérieux dans la figure de la sorcière, des grimoires, beaucoup de gestes, de recettes, de paroles, mais surtout la connaissance des plantes et du monde naturel, ou la culture de la nature...
ANN : Il est vrai que pendant longtemps dans les contes contemporains et de nombreux films, les "beaux personnages" de sorcières étaient rares. Et on se demande pourquoi tout ce qui est lié à la sorcellerie fait peur ?
Depuis quelques années, on assiste à de nombreuses relectures de la figure de la sorcière et la purification de son image ; dans des films, des pièces de théâtre, des livres, des musiques, et bien d'autres images. On parle du retour des sorcières dites contemporaines, elles sont devenues belles et pleines de bienveillances ! Mais pourquoi ce changement brusque ?
Marie-Louise : J'ai commencé à approfondir mes travaux sur les connaissances des plantes comme des épices, leurs puissances et leurs symboliques dans plusieurs (AUTRES) cultures que la mienne, ou au-delà de la culture Occidentale ! Je me suis inspirée de la performance d'ANN au musée du Quai Branly, en dégustant cet hiver 2017 diverses infusions, divers thés, et des fondues au chocolat aux multiples épices. D'ailleurs, le lendemain ou après la performance, je me suis posée la question de savoir ce que signifiait le mot épice, et comme je n'avais pas de livre à ce sujet en ma POSSESSION, et pour une première recherche, je pouvais lire sur le site de notre pote wiki (sources à vérifier) que :
Une épice est une matière organique d'origine végétale odorante ou piquante. Elle est principalement utilisée en petite quantité en cuisine, comme conservateur, assaisonnement ou colorant, mais aussi en médecine, en teinturerie ou en distillerie. La notion d'épice se confond partiellement avec celle d'aromate, et dans une moindre mesure de condiment.
Les épices sont issues de différentes parties de la plante : écorce (Cannelle), fleur (safran, clou de girofle), fruit (poivre, Annette, piment), rhizome (gingembre, curcuma), graine (noix de muscade, moutarde), etc. Certaines définitions excluent en revanche les plantes dont seuls sont utilisés les feuilles (persil, basilic, estragon, ciboulette, etc.), les tiges ou les bulbes (oignon, ail, etc.). Elles sont alors plutôt considérées comme des herbes aromatiques.
Ce sont pour la plupart des produits exotiques au continent européen, ce qui explique que les épices étaient parmi les produits agricoles importés les plus coûteux, durant l'Antiquité et le Moyen Âge.
Je vous invite à lire le texte intégral sur ce lien. Je devais chercher d'autres textes sur le mot épice dès que possible sur d'autres sites, et d'autres ouvrages comme des livres... J'ai toujours aimé le mot épice, car il est très exotique, et il pourrait nous raconter diverses histoires sur les humains, sur le capitalisme, la médecine, la poésie, la parfumerie, la magie, et qui dit magie dit spiritualité...
Marie-Louis : D'ailleurs je ne me suis pas encore posé la question de savoir, ce que veut dire EXOTISME ou EXOTIQUE, dans toutes les cavités du mot ou au sens PROFOND du terme !!! Mais ce mot me semble souvent étrange, une inquiétante étrangeté (L'Inquiétante Étrangeté (Das Unheimliche en allemand) est le titre, souvent traduit ainsi (L'inquiétante étrangeté) en français, d'un essai de Sigmund Freud paru en 1919) pour ne plus dire BIZARRE, et comme j'évite d'aller souvent chez WIKI, comme certaines personnes font sans cesse appel à L'IA, mais exceptionnellement, selon Wiki :
L'exotisme (du grec tardif exô- « au-dehors », exôtikos « étranger, extérieur ») est un phénomène culturel de goût pour l'étranger. Le phénomène se constate à plusieurs reprises dans l'histoire des civilisations en expansion. La curiosité de la société romaine pour les religions en marge de l'Empire, ou les temps d'ouverture de la Chine à la culture européenne pourraient relever de l'exotisme. Cependant, cette attitude s'exprime avec plus d'amplitude et de variété en Occident, en raison de la mondialisation : des grandes découvertes au commerce globalisé actuel, en passant par le colonialisme. Avec Claude Lévi-Strauss, l'occident devient une culture anthropologique. Ce qui est étranger n'est pas confondu avec l'imitation qu'en fait l'occident. Une création d'inspiration étrangère cesse d'être exotique dès lors qu'elle inspire en retour un individu étranger, comme l'impressionnisme au Japon ou Picasso dans des pays d'Afrique.
Au XVIIe siècle, la société française se passionne pour les voyages : l'arrivée du « grand mamamouchi » dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière (1670) est un signe annonciateur, puis on compte la traduction de Les Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1704), les Lettres persanes de Montesquieu (1721) et Bougainville qui narre ses multiples voyages. Voltaire et Diderot profitent de cet intérêt de l'exotisme pour critiquer la société par exemple dans Candide ou Supplément au voyage de Bougainville. Depuis, le phénomène s'est poursuivi dans les arts plastiques, la musique, la philosophie, dans toutes les expressions culturelles. Même s'il y a parfois des reflux, une mode comme la world music avec le design et les idées qu'elle véhicule montre que des consommateurs occidentaux aiment toujours à rêver d'étranger.
L'orientalisme est genre de l'exotisme amalgamant toutes les cultures à l'est de l'Europe, mais aussi au Nord d'Afrique et l'Espagne (pour romantiques comme Washington Irving et Prosper Mérimée).
Je vous invite à lire le texte intégral sur ce lien.
Alex : Est-ce pour cela qu'on dit "verser les épices, c'est verser un charme" ?
ANN : Les Africains sont aussi friands des cultures occidentales, comme ces jeunes africains qui remplissent les salles de danse classique à Lagos ou à Douala. Si c'est si vrai que les épices servaient aussi de colorants dans les anciennes cuves ou chaudrons, je comprends maintenant pourquoi on fait le lien entre le mot épice et le mot magie, si tu veux : épice magique comme charme comme envoutement, sortilège, maléfice, sorcellerie, féérie, apparition, fascination, divination, évocation, séduction, surnaturel, prestige (comme prestidigitateur), mystère, incantation, illusion, hermétisme, ensorcellement, cabale, spiritisme, horoscope, fantasmagorie, conjuration, astrologie, alchimie, puissance, rite, sort, thaumaturgie, théurgie, pratique occulte, philtre, passe-passe, nécromancie, magisme, grand art, goétie, et la liste des synonymes du mot magie est disponible sur ce lien.
Alex : Une grande tante qui avait beaucoup de rides, nous racontait une histoire très vieille ou ancienne, celle des nuits des temps, transmise de génération en génération, et de bouche-à-oreille plus que par écrit. C'est la grande histoire ou le grand art sur les couleurs des plantes et des épices comme les couleurs de la magie et les couleurs des mots. On devait faire attention aux mélanges des couleurs, mais notre tante ne pouvait pas nous donner certaines formules, car elle ne les avait pas, il fallait être un.e initié.e pour les avoir car il fallait être un GRAND ou une GRANDE sage pour pratiquer la magie des épices et des couleurs de manière JUSTE et surtout pas de manière DESTRUCTIVE. Malheur aux personnes qui voulaient dépasser les limites des pratiques magiques réservées aux non-initiées. Il était aussi dangereux pour un initié d'inverser les sorts comme les épices ou les pratiques et il était dangereux de se tromper...
Christina : Un grand nombre de plantes médicinales pouvaient aussi être toxiques à forte dose, et d'autres plantes étaient saluées pour leurs miracles comme l'Artemisia...
Vicky : J'ai même lu dans un ouvrage sur la magie verte ou la spiritualité des plantes médicinales, qu'il y avait des plantes pour la magie noire et des plantes pour la magie blanche, et je me suis posée la question de savoir quelle était la différence entre la magie noire et la magie blanche ?
J'ai noté quelques plantes puissantes : mandragore, amarante queue de renard, ail, oignon, persil, cacao, chanvre indien, sativa, huile rouge, cola blanche, cola rose, petit cola, curcuma, gingembre, arum tacheté, joubarbe des toits, grande chélidoine, hellébore noir, etc., la liste des plantes magiques était longue, et la majorité pouvait aussi servir de teinture et peinture végétale...
Christina : D'une manière globale, j'ai pu lire qu'il existait 4 familles de plantes magiques :
- Les plantes aphrodisiaques qui favorisent l'amour, mais il existe également les plantes anaphrodisiaques qui diminuent la puissance amoureuse et l'érotisme...
- Les plantes pour la magie noire...
- Les plantes pour la magie blanche...
- Les plantes hypocrites qui peuvent être médicinales à la bonne dose et toxiques à la mauvaise dose...
ANN : Comme je m'intéresse aux pouvoirs tinctoriaux des plantes et parfois à leurs puissances médicinales pour mes infusions surtout en automne et en hiver, et bien en lisant plusieurs ouvrages, je me suis toujours demandée comment certains praticiens sont arrivés à faire la différence entre magie noire et magie blanche ? Et pourquoi cette distinction ? Et si la magie était toutes les couleurs ? Selon ma tante, la magie c'est toutes les couleurs dans la nature, ou la connaissance des plantes, et de tous les autres phénomènes naturels, c'est l'amour de la nature et la protection du vivant...
Vicky : En plus de la magie noire et blanche, j'ai lu dans un autre livre qu'il y avait aussi la magie rouge, la magie jaune, la magie bleue, la magie orange et la magie violette comme les couleurs primaires et secondaires... cela me fait penser à Johannes Itten, qui était un artiste suisse, peintre, architecte, et professeur. Il était célèbre pour ses recherches sur les couleurs et l'art chromatique. Il a développé une théorie de couleur à base de synthèse qui est devenue connue sous le nom de Cercle Chromatique d’Itten...
De octobre 1919 à 1923, il enseigne au Bauhaus. Il prit dès son arrivée une influence majeure sur l'enseignement de cette institution. Il dirigea les enseignements ayant trait à la forme. Il fut contesté tant par les élèves, dont Josef Albers, que par Walter Gropius et la direction, en raison de ses méthodes d'enseignement empreintes de sectarisme et influencées par la pratique du mazdaznan, un néo-zoroastrisme, dont il était un fervent pratiquant...
ANN : Effectivement, on a beaucoup étudié Itten et d'autres théoriciens comme Chevreul, Goethe, Blanc, et Kandinsky. Enseignant de la couleur et de la forme, Johannes Itten a créé des variantes du cercle chromatique déjà bien établi en peinture, suivant la tradition des artistes et des teinturiers, et les pratiques d'ateliers expliquées par écrit à partir du XVIIIe siècle, développées au XIXe siècle avec les ouvrages de Johann Wolfgang von Goethe. et de Michel-Eugène Chevreul, puis au XXe siècle avec Charles Blanc.
Et j'avais pris quelques notes sur la spiritualité dans l'art chez Kandinsky et Johannes Itten. J'ai pu aussi lire chez Wiki que :
Mazdaznan désigne un culte syncrétique mêlant christianisme et zoroastrisme fondé par Otoman Zar-Adusht Ha'nish.
Selon cette religion néo-zoroastrienne, la Terre devrait être re-transformée en jardin où l'humanité pourrait ainsi à nouveau coopérer et échanger avec Dieu.
Nota bene : Si vous trouvez une ou plusieurs fautes, les corrections seront bellement acceptées, et je reste joignable par message sur Instagram de préférence à travers le lien Instagram ci-joint en note de bas de page... La note de bas de page ou note en bas de page, aussi appelée note infrapaginale...
Description des images (Il y aura beaucoup d'images) et texte à suivre... Written by ANN
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