Sur les motifs polynésiens
Série Aller sur les Motifs textiles (entre Art, artisanat et design)
ANN : Je photographiais des tissus et des vitrines à Raïatea, et après à Tahiti, Moorea, Huahine et Bora Bora, sans oublier Taha'a, parfois il m'arrivait de poser mon appareil en rêvant de remplir mes cahiers de voyages...
J'étais heureuse de boire enfin deux verres de bière à Bora Bora après plusieurs mois de sobriété...
Christina : C'est alors que tu as été certainement subjuguée par la beauté d'un Rae Rae, et après d'autres Rae Rae et certains étaient aussi des MAHUS...
ANN : Après plusieurs heures à échanger avec Huahina, j'ai décidé de lui dédicacer ma prochaine série sur les motifs polynésiens, en quelques minutes d'échanges, Huahina m'invitait à découvrir dans plusieurs lieux les tifaifais, les tatouages, les paréos, des sacs et des chapeaux tressés au pandanus et bien d'autres machins ou trucs comme les recettes et les modes polynésiennes, avec Huahina, je me sentais aussi chez moi à Raïatea, et je remerciais cette terrible beauté pour tous ses conseils, en prenant note dans mes cahiers de voyage et mon téléphone portable...
Huahina m'invitait à visiter absolument la nouvelle salle d’exposition permanente de TE FARE IAMANAHA dédiée à la culture polynésienne. Dans un espace invitant à une navigation libre, de multiples axes de circulations permettent une visite où chaque archipel est mis en valeur. Lieu de redécouverte et de reconnexion au patrimoine culturel polynésien, ce nouveau parcours se veut un espace vivant, lieu privilégié de la transmission. L’exposition devient lieu de connaissance et de reconnaissance, de mémoire, d’apprentissage du regard et de la formation à la compréhension.
Et de retour à la maison, je programmais d'y aller le plus vite au musée TE FARE IAMANAHA ; mais on pouvait déjà apprendre sur le site internet du musée que (je cite) :
"Consacré au milieu NATURE, le début du parcours introduit l’environnement particulier qui a contribué à façonner les cultures matérielles des archipels de Polynésie française. Un espace transitoire interactif dédié à la conception polynésienne de la cosmogonie et de la création du monde immerge ensuite les visiteurs dans la tradition orale.
La suite du parcours souligne LES FONDEMENTS ET LES PERMANENCES CULTURELLES de la société polynésienne par thématiques (peuplement, navigation, rites funéraires, marae, sacré, pêche, vie quotidienne, tapa, tatouage, danse et musique). Les spécificités de chacun des cinq archipels ponctuent le parcours par îlot. Ils permettent d’atteindre l’un des objectifs majeurs de cette reconstruction muséographique : souligner les spécificités culturelles de chacun des cinq archipels de la région, au travers notamment d’ornements, d’objets du quotidien ou sacrés.
L’exposition inclut également une section consacrée à la POLYNÉSIE OCCIDENTALE ET ORIENTALE, présentant des objets des Iles Cook, Samoa, Tonga, Fidji, Aotearoa – Nouvelle Zélande, Hawaii et Rapa Nui. Le fond culturel commun qui unit les populations polynésiennes, au-delà des actuelles frontières, est ainsi souligné.
Enfin, consacrée aux premiers contacts entre Polynésiens et Occidentaux, la fin du parcours aborde les transformations de la société polynésienne, en privilégiant celles vécues par les Polynésiens. Personnalités et événements sont ainsi évoqués, tout comme les bouleversements culturels et les évolutions nouvelles : nouveaux matériaux, nouveaux outils, nouvelles armes, nouvelle religion, nouvelles pratiques, nouvelles coutumes vestimentaires, etc.
Cette dernière section, marquant la rencontre entre deux cultures et le choc entre deux univers est symbolisée par la présentation d’un fragment récemment identifié comme élément du « Wallis maro’ura », ceinture de Grand chef où un morceau du fanion du navire mené par Samuel Wallis aurait été intégré, mis en dépôt par le musée du quai Branly – Jacques Chirac en 2022.
Te Fare Iamanaha propose des OUTILS DE MÉDIATION SPÉCIFIQUES pour chacun des publics identifiés. À la médiation classique, s’ajoute le développement de multimédias interactifs, d’écrans, de films d’animations et un accompagnement de la visite par audioguide en plusieurs langues. Te Fare Manaha se voulant acteur de la valorisation des langues polynésiennes, il est disponible en tahitien.
Outre les collections de Te Fare Iamanaha, les visiteurs pourront découvrir des collections prêtées par le British Museum, le Museum of Archaeology and Anthropology of Cambridge, la Congrégation des Pères des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie et le musée du quai Branly – Jacques Chirac. C’est une occasion unique de pouvoir admirer à Tahiti des collections emblématiques polynésiennes.
Enfin, le jardin ETHNOBOTANIQUE permettra de prolonger la visite rappelant le lien fondamental entre le polynésien et son environnement." FIN DE CITATION
Marie-Louise : J'ai un ami qui m'a expliqué qu'il est péjoratif d'utiliser le mot Rae Rae, et beaucoup de personnes ne savent pas qui était Rae Rae !
Parfois on dit des efféminés ou des hommes comme des femmes, et parfois on observe en silence ou en se posant des questions intérieurement, mais il ne faut pas dire Rae Rae ! Parce que Rae Rae était le nom d'un prostitué à l'époque des premières conquêtes coloniales, et par la suite certains marins ont continué à appeler les MAHUS et les hommes comme des femmes Rae Rae, en rappel à leurs amours de courte durée, de passage en bateau ou pour une mission (civilisatrice) plus ou moins longue !
Pour de nombreux étudiants en France certaines œuvres de Gauguin réalisées en Polynésie sont si inspirantes, mais une fois qu'ils vont découvrir le contexte et l'histoire de ces images, certains ne pourront plus les regarder comme avant ! Gauguin, le premier « primitif entre les primitifs » lance la mode du primitivisme, d’autres le suivront, à la recherche de l’abstraction, ce désir qui se trouve au début de tout art. L’impressionnisme nous fait rentrer dans le paradigme moderne, qui a pour commun avec le classique d’avoir des structures formelles (la peinture sur toile, la sculpture sur socle, etc.) mais dans le moderne les règles classiques de figuration changent et la compréhension de l’intérieur (depuis le romantisme) devient de plus en plus marquée (parfois par des déformations des personnages par rapport aux morphologies réelles)...
Alex : Dans plusieurs documents, on pouvait lire qu'il y avait parfois une idéalisation de certaines femmes polynésiennes (dans certaines îles où elles sont moins foncées ou bronzées comme les mélanésiennes) dans les premières images dites coloniales, les qualités physiques (proches des canons occidentaux) de la minorité, étaient excessivement sublimées, et certaines femmes polynésiennes (la majorité qui ne se reconnaissait pas) ont pointé une forme de blancheur ou blanchité de seconde zone (en d'autres maux des femmes faciles à avoir comme leurs terres et leurs fruits) ou whiteness dans les images et surtout dans les cartes postales de l'époque coloniale ! Et pourtant elles n'étaient pas toutes claires et moins charnues en Polynésie...
Vicky : J'allais découvrir ce nouveau terme "WHITENESS" pour la première fois en 2013 grâce à Christina ! Mais si mes souvenirs ne sont pas troublés, il me semblait l'avoir déjà entendu dans plusieurs documentaires sur le colorisme, mais sans pour autant creuser ce mot dans toute sa splendeur ou son obscurité !
Marie-Louis : O. Redon dira « Vous trouverez toujours le lait nourricier dans les arts primitifs» ! Le primitivisme comme un ressourcement à une origine antérieure ou étrangère à la Renaissance. Pour faire neuf, disait Gauguin, il faut remonter aux sources, à l’humanité en enfance. Lévi-Strauss : « Un peuple primitif n’est pas un peuple arriéré ou attardé… il peut dans tel ou tel domaine témoigner d’un esprit d’invention et de réalisation qui laisse loin derrière lui les réussites des civilisés ». La figuration primitive relèverait donc d’un réalisme intellectuel très codé, fondamentalement différent du réalisme visuel, familier à l’occidental (à l’époque du racisme idéologique et ils ne sont pas NOIRS). Mais les images de Gauguin et celles d'autres amateurs du primitivisme seront vues et entendues quand même d'une certaine façon, comme une révolte formelle à l’académisme au naturalisme et autres ismes aux normes instituées... Mais problème de fond/comble mentionne Gauguin, « primitivisme » revêt une connotation négative de « barbare », on le dit d’ailleurs ce peintre de l’Éden et du péché, car ses propos sonnent fortement comme ceux-ci : « Le retour à la barbarie est pour moi un rajeunissement ». Il n’avait, à l’époque, rien de plus intelligent à faire, dira Maurice Denis, que de retourner à l’enfance, que de faire la bête, un art de sauvage et de primitif. Désir d’être une brute, écrira encore en 1931 dans l’Afrique fantôme, Leiris.
Alex : Plusieurs âmes curieuses et naïves ont longtemps voyagé à travers des images appelées CARTES POSTALES ! Parfois on voyait des bouts de seins comme des mangues ou des ananas, et parfois des jeunes femmes entrain de bouger des hanches ! Et la même scène se répétait dans d'autres lieux coloniaux ou territoires dits EXOTIQUES !!! Des images qui ont longtemps fabriqué et suscité beaucoup d'émotions disjointes...
ANN : Vous le savez déjà, toutes mes séries sont des ATLAS très documentaires comme Atlas Mnémosyne d'Aby Warburg, et je rajoute toujours quelques images qui ont participé d'une manière plus ou moins immédiate à mon inspiration et surtout à la théorie de mes ATLAS ou livres d'images très DISPARATE (ou une touche très borgésienne) ; et en ce qui concerne mes mosaïques photographiques en tissus où on aperçoit des tissus WAX et d'autres tissus des Afriques, j'ai été inspirée par les TRENCADIS de l'architecte Antoni Gaudí i Cornet (Gaudí i Cornet est né le 25 juin 1852 à Reus ou Riudoms et mort le 10 juin 1926 à Barcelone, il est/était un architecte catalan de nationalité espagnole et principal représentant du modernisme catalan. Son travail a marqué de façon durable l'architecture de la ville de Barcelone et constitue une « contribution créative exceptionnelle […] au développement de l'architecture et des techniques de construction ». À ce titre, sous le nom d'« Œuvres de Gaudí », sept de ses œuvres ont été inscrites par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'Humanité : le parc Güell, le palais Güell, la Casa Milà, la Casa Vicens, la façade de la Nativité et la crypte de la Sagrada Família, la Casa Batlló et la crypte de la Colonie Güell.
En fait, un jour très ensoleillé, malgré les sols inondés par les pluies des heures précédentes, alors que j'étais au marché des tissus à Douala, et en observant certains foulards faits de chutes multiples, je cherchais des tangentes aux images et j'ai pensé aux TRENCADIS ! Et pourquoi donc ? En fait, il était impossible de capter les scènes en un regard, ce qui semblait se manifester ou se métamorphoser en face de moi, m'échappait comme une aiguille dans une botte de foin... Je ne pouvais que CLIGNER mes yeux et déplacer sans cesse mon regard, en face de cette rivière (des sources), et ça ondulait, ça venait d'un ailleurs, et c'était si IMAGINATIF ou ça produisait de l'imagination, à cet instant j'ai pensé aux mosaïques de Gaudí faites de divers FRAGMENTS... Qui a dit que l'imagination était la plus grande ou la première faculté politique n'avait peut-être pas tort (n'est-ce pas ?), car elle produit un écart ou des écarts, et ce qui s'écarte incite à la dialectique, parce que l'écartement produit des BIFURCATIONS...
Vicky : Toutes les modes, mais surtout les nouvelles modes, instaurent un dialogue entre le passé et le présent, entre l'ici et l'ailleurs, et entre le visible et l'invisible comme le transcendant et l'immanent... Est immanent ce qui est contenu dans un être, qui résulte de la nature même de cet être et non pas d'une action externe : L'idée de dépassement est immanente à l'homme. La transcendance est l'existence des fins du sujet en dehors du sujet lui-même ; caractère d'une cause qui agit sur quelque chose qui est différent d'elle, qui lui est supérieur. Pourquoi j'aimais regarder les femmes aux chapeaux et aux foulards le dimanche à l'église et parfois dans l'atelier de ma mère ? Pourquoi j'aime la mode ? Qu'est-ce que la mode ? Savez-vous que les femmes noires adorent la mode, et elles achètent le plus de produits cosmétiques et capillaires ? Et savez-vous que la majorité des produits ne sont pas contrôlés par les services publics et certains sont très toxiques et violents pour la santé des femmes ? D'ailleurs j'ai commencé à lire beaucoup de textes sur ce sujet et j'ai pu noter beaucoup de pistes, en découvrant par la même occasion beaucoup de motifs capillaires...
Alex : Pourquoi les images des CARTES POSTALES des colonies fâchent alors qu'à une certaine époque elles ont inspiré beaucoup de peuples et surtout les artistes précurseurs qui ignoraient les valeurs iconiques ou même l'iconologie (parfois très réductrice ou très sublimable) des cartes postales coloniales ??? Des images qui poussaient des femmes à se défriser les cheveux pour les avoir si lisses et brillants comme les femmes et les enfants sur la publicité ou les images des produits ? Une autrice se posait la question si les dits indigènes (ou ceux des terres coloniales) étaient si innocents (comme des enfants) pour ne pas comprendre qu'ils étaient dénudés ou exhibés de manière honteuse ? Et une autre disait qu'il était deux mondes et des codes et les valeurs iconologiques n'étaient pas encore les mêmes...
ANN : Je me souviens encore de cette soirée du mardi 21 mai 2024 à l'aéroport de Libreville Léon Mba, où j'ai croisé plusieurs dames et jeunes femmes avec des belles tresses, des foulards, et des vêtements aux motifs divers ! Parfois j'admirais des vêtements dits d'importations et parfois des vêtements dits traditionnels ! Et j'ouvrais mon cahier de dessin et de notes dès mon retour à l'hôtel, pour noter des lignes, des traits, des courbes comme des mots, mais surtout différentes tonalités ou toutes les variations qui m'étaient données à voir comme un spectacle merveilleux ou féerique !
Dès la première scène, il y avait quelque chose de très proche, une impression de familiarité, un déjà vu (mais avec des légères différences) dans d'autres villes au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Cap-Vert, au Nigéria et d'autres villes en Afrique Centrale, en Afrique l'Ouest, et de l'Est...
Christina : Est-ce que la vie serait plus belle si on ne parlait que des MODES, des STYLES comme des MOTIFS ou de la BELLE NATURE ? Comme s'il était facile pour certaines personnes d'oublier la pollution, la domination, et le reste, comme si on allait dans un paradis en oubliant les essais nucléaires... Comme la vie serait si belle si elle se résumait uniquement à donner des cours de dessin et de coloriage aux enfants, en espérant qu'ils ne grandissent jamais pour RELIRE le passé...
Christina : ANN Peux-tu nous en dire plus sur Huahina ?
ANN : J'ai du mal à dire IL et je ne peux pas dire ELLE, mais IL/ELLE ou IL et/ou Elle est né.e et vit à San Francisco. Huahina est très coquette avec ses beaux cheveux crépus et bouclés, IL/ELLE aime venir passer ses vacances à Raïatea, à Papeete, et à Viti Levu "(toponyme tongien signifiant littéralement en français « grande Viti », est la plus grande des îles des Fidji (dont le nom est la prononciation tongienne du mot viti). Elle concentre environ 75 % de la population sur une superficie de 10 388 km2, soit l'équivalent de la taille du Liban, et mesure 146 kilomètres d'est en ouest et 106 kilomètres du nord au sud. C'est par sa taille la troisième île de l'océan Pacifique après l'île d'Hawaï et Grande Terre ou Nouvelle-Calédonie)" où vit la famille de sa mère ! C'est un.e "DEMI.E" et sa mère aussi est une "demie" des îles océaniennes et une française par sa grand-mère qui était aussi une demie. Je reviendrai sur le terme "demi" qui veut dire "métisse" ; le père de Huahina est un Africain-américain des origines du Cameroun, de la Jamaïque, et des Lenapes qui sont les vrais autochtones de New-York. Après une recherche de son ADN, son père a découvert qu'il avait aussi des origines allemandes, Hollandaises et Françaises, mais il n'aime pas les évoquer, car il a fait partie de manière très active au Black Arts Mouvement, et il était membre dans le Black Panther Party ou BPP (à l'origine le Black Panther Party for Self-Defense), et bien d'autres mouvements comme le panafricanisme ! Alors il n'a jamais voulu évoquer ses origines occidentales à table, car il a fait des recherches uniquement pour retrouver la part africaine (et AUTOCHTONE par surprise), de son identité Américaine, ou de son ADN, et surtout pas pour l'autre part, disait-il avec une touche d'ironie très GRAVE !
Christina : Tous ces mélanges dans un seul corps ! J'ai lu que la majorité des Africains-américains ne veulent pas avouer l'autre part occidentale ou BLANCHE de leur ADN, comme si c'était une histoire honteuse. D'ailleurs des historiens appellent cette part honteuse : L'autre part inavouée de l'histoire ! Ce mélange n'est pas né d'un AMOUR, mais sa naissance précède une violence impossible à oublier et décrite de manière très franche et radicale dans les textes de Bell Hooks... Mais c'est aussi ces mélanges qui font la beauté et la complexité des USA... USA ce grand paradoxe donnant naissance à une terrible beauté ! Tout le monde n'a pas cette chance de parler que des plantes et de nature avec PASSION et AMOUR comme dans certaines séries d'ANN ou comme l'a su faire John Hays McLaren (20 décembre 1846 - 12 janvier 1943), qui était un horticulteur américain d’origine écossaise. Pendant 53 ans (1890-1943), il est surintendant du Golden Gate Park à San Francisco, en Californie...
En écoutant l'histoire de ta rencontre avec Huahina, j'ai eu l'impression que partout sur terre, après l'esclavage et la colonisation, il était impossible de raconter une histoire sans penser à la violence comme un MOTIF très épineux ! La violence qui rime avec le mot mal, était devenue comme des grosses épines sur un magnifique rosier produisant des fleurs (parfois) aussi belles que certains couchés du soleil à Raïatea...
ANN : En réalité Huahina est un.e NOIR.E aux cheveux naturellement BLONDS, mais parfois Il et/ou ELLE fait des colorations, et il/elle m'a dit qu'il/elle paraissait plus naturel.le avec des cheveux NOIRS ou MARRONS, et qu'il/elle n'a jamais voulu avoir des yeux bleus, et il/elle porte des lentilles marronnes pour camoufler ce regard très anomal et quand il/elle était plus jeune, on le trouvait bizarre, et à cette époque, il n'avait pas encore commencé sa transition hormonale... Aujourd'hui, il/elle a appris à jouer avec la multitude en elle ou lui, parfois il/elle préfère resté.e un.e BLOND.E NOIR.E aux YEUX BLEUS, et parfois il/elle devient AUTRE, ou un.e NOIR.E aux cheveux foncés et aux lentilles marrones, et il change sans cesse de coiffure comme les icônes de la mode dans des journaux comme VOGUE et ELLE... Il ou elle est comme beaucoup de femmes noires qui ne se pensent pas/plus NAPPY, et qui vont changer sans cesse de coiffures, et passer sans cesse des tresses dites africaines aux mèches lissées au fer pour un brushing impeccable...
Christina : Si elle ou lui préfère se penser en ELLE ou être au féminin, pourquoi tu ne veux pas dire ELLE tout simplement ? Pourquoi il est parfois difficile de dire ELLE pour des personnes en TRANSITION ? Je n'ai jamais aimé l'écriture inclusive, car je trouve qu'elle fait mal aux yeux, bien même quand je trouve l'écriture traditionnelle très machiste, pas uniquement parce que le masculin semble l'emporter sans cesse... La règle de la grammaire française voulant que le masculin l'emporte sur le féminin aurait été introduite au 17e siècle pour contrer l'influence grandissante des femmes sur la scène intellectuelle. Près de 400 ans plus tard, elle est toujours en vigueur...
Vicky : Les grammairiens du XVIIe siècle ont préféré le principe de masculin dominant. « Il y a eu de nombreux débats quant à la meilleure règle. Finalement le masculin l'a emporté, en grande partie parce qu'on a considéré qu'il s'agissait du genre le plus noble », indique Laure Gardelle...
Mais nous entrons dans un siècle où les choses bougent de plus en plus ! Et sans vouloir me la jouer WOKISTE, car j'ai eu ma thèse universitaire en 2015, et à cette époque on ne parlait pas encore de l'IA et les les amphithéâtres (surtout dans le Rhône-Alpes) ne s'étaient pas encore familiarisés à certaines études, ou plutôt n'avaient pas encore totalement digérés le mot "déconstruction" très derridien, ou ce qui découle ou s'apparente ou se rapproche à la pensée de Jacques Derrida... Parfois je regrettais de ne pas être dans une faculté où les études contemporaines sont rares, même au CIEREC où en RECHERCHES CONTEMPORAINES ! Alors qu'il y avait beaucoup d'artistes contemporains, pour ne citer que Yinka Shonibare, Kara Walker, Pascale Marthine Tayou et la liste serait interminable...
Depuis 2020, le terme WOKE ne cesse de prendre de l'ampleur au point de faire peur les deux et trois années qui suivront la VULGARISATION du wokisme en Europe. Le terme « woke » provient du verbe anglais « wake » (réveiller), pour décrire un état « d'éveil » face à l'injustice. Il est initialement utilisé pour désigner des personnes conscientes des problèmes liés à la justice sociale et à l'égalité raciale (en)...
Alex : C'est en 2015, que j'ai commencé mes recherches sur ce mot, en découvrant quelques premières notes et pistes à travers plusieurs conférences du Black Arts Movement. Pour ceux qui ne connaissent pas le Black Arts Movement ou BAM, c'est un mouvement culturel afro-américain fondé par Amiri Baraka dans les années 1960 qui a eu une influence majeure sur l’esthétique des artistes afro-américains dans les années 1960, pour peu à peu décliner à la fin des années 1970.
J'ai beaucoup lu des textes ou des archives sur le BAM qui me passionne depuis mes 18 ans ou après la découverte des peintures de Jean-Michel Basquiat et des membres du BAM. Et lors d'une conférence sur YouTube en 2015 où on parlait d'une chanson d'Erykah Badu, il y avait dans les commentaires plusieurs liens vers des discussions sur ce terme "woke", comme je n'avais pas d'ouvrages "officiels" j'allais faire une première recherche chez notre pote WIKI et on pouvait lire que (sources à vérifier) JE CITE une fois de plus " :
Le terme anglo-américain woke (« éveillé ») désigne initialement le fait d'être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l'égalité raciale (en). En raison de son adoption croissante au-delà de ses origines afro-américaines, le terme est devenu un fourre-tout utilisé pour désigner et généralement critiquer des militantismes souvent centrés sur la défense des droits de groupes minoritaires et s'appuyant sur les idées de courants universitaires comme la critical race theory (« théorie critique de la race ») qui visent à promouvoir la justice sociale. Celles-ci incluent le mouvement Black Lives Matter et des formes connexes d'antiracisme, ainsi que des campagnes sur les questions relatives à la condition féminine (comme le mouvement #MeToo) et aux droits LGBT. L'expression « capitalisme éveillé » (« woke capitalism ») a été inventée pour décrire les entreprises qui expriment leur soutien à ces causes... Le texte intégral est disponible sur le lien joint ci-dessus...
Selon leurs détracteurs, ceux qu'ils regroupent sous cette appellation se donneraient un ascendant moral injustifié et alimenteraient l'intolérance à l'égard d'opinions différentes, portant atteinte à la liberté d'expression notamment via la cancel culture...
Marie-Louise : Oui j'ai pu lire et noter dans plusieurs documentaires sur la culture de l'effacement, et je m'en vais vous citer un :
La cancel culture (de l'anglais cancel, « annuler »), aussi appelée en français culture de l'annulation ou culture de l'effacement, est une pratique dont la manifestation récente est apparue aux États-Unis, consistant à ostraciser des individus, groupes ou institutions responsables d'actes, de comportements ou de propos perçus comme inadmissibles[1]. La cancel culture a pour préalable la call-out culture, la pratique de la dénonciation publique (de l'anglais call out, « dénoncer »).
Cette situation de rejet de certains individus, comportements et communautés, est parfois jugée comme une « tyrannie du politiquement correct » par certains individus... (Sources à revérifier et texte intégral disponible sur ce lien).
D'ailleurs plusieurs âmes sensibles et parfois certains activistes se demandaient s'il ne fallait pas brûler la dite "Maison du Jouir" de Gauguin ? Et d'autres pensées voulaient non seulement garder cette maison et invitaient à une construction d'une autre maison de la culture (près de la Dite Maison du Jouir) en hommage aux modèles de Gauguin, à toutes les femmes des colonies exhibées dans les cartes postales, et à l'histoire des femmes intellectuelles ou guerrières NOIRES occultées ou oubliées car elles n'étaient pas mises en valeur comme ces femmes ANANAS des cartes postales...
Pour certains historiens, effacer c'est faire semblant de GOMMER un MAL PROFOND, alors qu'on sait que les images ont déjà circulé et contaminé de nombreux esprits et âmes... Et en cherchant quelques notes et pistes sur cette maison, je découvrais avec amusement que :
Gauguin vécut les derniers mois de sa vie à Atuona, aux îles Marquises. Il orna la porte de la grande case sur pilotis en bois, palmes et bambous, qui fut sa dernière demeure, d'un ensemble de panneaux sculptés à la taille directe, dans du bois de séquoia. Les trois panneaux horizontaux portent des inscriptions révélatrices de la quête d'un âge d'or primitif qui habita l'artiste jusqu'à la fin de sa vie: la case s'intitule, non sans provocation, "Maison du Jouir", alors que les deux panneaux du soubassement semblent préciser les conditions de cet eden : "Soyez mystérieuses" et "Soyez amoureuses et vous serez heureuses". Les nus et les bustes féminins qui illustrent ces devises, formes massives et sereines, sont sculptés en entailles rugueuses et incisives, mêlées à des animaux et des végétaux. La naïveté voluptueuse de ce décor marque la naissance d'une esthétique primitiviste qui connaîtra au XXe siècle de brillants développements avec Matisse, Derain, Lhote et Picasso...
ANN : Ce qui m'intéresse c'est de raconter une part de la culture de Huahina, de sa mémoire, et surtout des modes d'êtres partout sur terre, et dans mes voyages. Je ne suis pas spécialiste du genre, donc je vais beaucoup dessiner les motifs des tissus, des paysages, des plantes, des arts culinaires, des musiques, des spiritualités comme ma découverte du MANA en Océanie, et bien d'autres motifs ou styles... Même si le genre peut-être associé au style, il y a des anomalies qui vont troubler des normes, comme des femmes hétérosexuelles très masculines et des hommes hétérosexuels très efféminés comme les MAHUS (et ne plus dire Rae Rae) ! Le plaisir de parler des associations libres, et surtout des mélanges comme des recettes en cuisine, au point où la mousse au chocolat et les flans à la vanille, à la noix de coco et au rhum sont devenues des recettes si françaises ! N'est-ce pas ? L'évènement ou la surprise qui viendra perturber nos habitudes et nos modes au point de requestionner les humanités et mes études en iconologie.
En tant que Didi-Hubermaniènne incontestable, je suis toujours en quête des impensées, et surtout des "SURVIVANCES" ; "survivance", ce concept si cher à Aby Warburg. Pour ceux qui ne connaissent pas cet éternel chercheur, Aby Moritz Warburg, né le 13 juin 1866 à Hambourg, en Allemagne, et mort également à Hambourg le 26 octobre 1929, est un historien de l'art. Son travail a servi à jeter les bases de l'iconologie. Il a créé l'Institut Warburg...
Mais je vais aussi avouer, que je suis une iconologue qui évite au MAXIMUM d'aborder les questions très politiques, mais comme le disent si bien plusieurs théoriciens des images et certains maîtres comme GDH, il n'y a plus d'esthétique ou d'iconologie sans politique, car ce monde est devenu très POLITIQUE, et un grand prof disait que ce monde était devenu très politique après l'esclavage, la colonisation et les guerres DITES mondiales...
Vicky : En rappel, l’iconologie, littéralement la « science des images », est une discipline qui étudie les conditions de production des images ainsi que le message qu'elles sont susceptibles de véhiculer...
L'iconologie est associée à l'histoire, à l'histoire de l'art, à l'esthétique (notons déjà que l'esthétique de l'art regroupe beaucoup de disciplines, et on peut dire qu'elle est pluridisciplinaire ou hybride, car l'esthétique de l'art est aussi une branche de la philosophie et surtout de l'épistémologie, de la sémiologie, de l'anthropologie des images, de la littérature et bien d'autres matières en SHS comme la sociologie, la psychanalyse, et les sciences cognitives qui aident à mieux appréhender ou comprendre nos 5 ou 6 sens ; selon google (même s'il faut RE. RE. REVERIFIER pour s'assurer de nouveau que les citations sont exactes ou conformes au système) il y a plus de 5 sens. Et une fois de plus je cite Google : Il y a ceux que nous connaissons bien : la vue (visuelle), le goût (gustatif), le toucher (tactile), l'ouïe (auditive) et l'odorat (olfactif). Les trois que nous connaissons moins bien sont le système vestibulaire (équilibre), le système proprioceptif (mouvement) et le système intéroceptif (interne).) et à la communication. L'iconologie place les œuvres qu'elle étudie dans une perspective sociale et historique. Avec l'émergence du numérique à la fin des années 1990, cette discipline, nécessairement transversale, prend une importance considérable...
Alex : Comme je n'ai pas mes anciens cours avec moi qui commencent à jaunir dans mes tiroirs, je pouvais déjà relire sur le site (informations à vérifier et à revoir) de notre POTE WIKI Que : L’Iconologia de Cesare Ripa (1593) fait figure d'ouvrage fondateur de l'iconologie1. À la fin du XIXe siècle, en France, on trouve par exemple des personnalités qui entreprennent une étude systématique des images, par exemple Émile Straus, ou encore John Grand-Carteret. Cette discipline a été constituée de façon plus formelle par Aby Warburg, qui a eu pour principaux disciples Erwin Panofsky, Ernst Gombrich, Raymond Klibansky, Fritz Saxl, Adolf von Hildebrand et Edgar Wind. D'après la psychanalyste Marie-Josée Latour, l'iconologie de Warbug fait un lien entre l'histoire de l'art et « ses conditions de production et son inscription dans la temporalité », de sorte à voir les images comme « des réalités historiques insérées dans un processus de transmission de la culture »...
Christina : ANN pourquoi tu aimes les MOTIFS ? Peut-être parce que c'est très ICONOLOGIQUE ! D'ailleurs c'est quoi un MOTIF ? Dans Essais d'iconologie paru en 1939, Panofsky définit l'iconographie comme étude du sujet et comme étude de la signification de l'image. Et Panofsky ajoute, à ce propos, que «réciproquement l'historien de la vie politique, de la poésie, la religion, la philosophie, des situations sociales, devrait utiliser dans le même esprit les œuvres d'art» ; remarquons qu'un souci semblable anime Pierre Francastel...
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la pratique de l’esquisse de paysage, réalisée à l’huile, en plein air, se répandit largement à travers l’Europe. Nourris par les écrits des philosophes, les questionnements scientifiques et le sentiment poétique, les artistes s’aventuraient hors de leur atelier, munis d’un matériel portatif, pour travailler sur le motif, s’exerçant ainsi l’œil et la main à la transcription des fugitifs effets de lumière et d’atmosphère.
L’Italie était au cœur de cette tradition. Venus de l’Europe entière, les artistes affluaient dans le Sud pour peindre les monuments de Rome et les paysages idéalisés de la Campagne romaine. La plupart de ces esquisses à l’huile ignorent toutefois les sites célèbres et s’intéressent à des lieux sans prétention et à des aperçus de la nature restitués avec spontanéité – la forme mouvante d’un nuage, la texture d’une écorce d’arbre, le flot rapide d’un cours d’eau.
À mi-chemin entre peinture et dessin, ces études de paysages constituaient un matériel de travail qui ne sortait guère de la sphère privée de l’artiste ; une ressource précieuse dans laquelle il était possible de puiser à loisir pour insuffler fraîcheur et immédiateté à des grandes compositions d’atelier. Mais dans leur grande majorité, les peintres n’auraient jamais envisagé d’exposer ces travaux.
Plus de 150 études à l’huile sont ici réunies, provenant de la Fondation Custodia, de la National Gallery of Art de Washington, du Fitzwilliam Museum de Cambridge et d’une collection particulière. L’exposition Sur le Motif est ainsi une occasion unique d’examiner en détail ces paysages d’une étonnante modernité. Le choix d’un regroupement thématique des œuvres, jouant sur des juxtapositions rythmiques et poétiques, invite à s’immerger dans chaque motif, à percevoir le caractère très personnel des réponses artistiques et à comprendre combien la technique menait à l’expérimentation."
Tous les jours on capture des faits et des affects dans la rue, dans les journaux et magazines de mode, le paysage urbain ne cesse de s'élargir des temps dits passés, des temps présents et des temps futurs dans nos voyages (des espaces réels aux espaces virtuels ou des documentaires aux fictions, et parfois une expérimentation mélangeant la fiction au documentaire), on observe un magnifique paysage tapissé de motifs de fleurs ou de feuilles sur les rayons d'un marché à Libreville, à Tahiti ou même à Douala, et la seconde après c'est une passante (ça pouvait être un désir de Mami Wata ou une Gradiva), toute fougueuse, dans un jeu de séduction, qui anime notre coup de crayon avec une chevelure si bouclées ou touffues... Notons déjà que, le motif de la Gradiva (Gradiva.Ein Pompejanisches phantasiestück) est une longue nouvelle publiée en 1903 par l'écrivain allemand Wilhelm Jensen, qui connut une grande postérité au sein de la culture européenne, particulièrement auprès de Sigmund Freud et elle aussi dans les motifs des surréalistes... selon notre pote Wiki et beaucoup d'autres plumes "Freud lit le roman de W. Jensen en 1906 et acquiert, lors d'une visite au musée Chiaramonti, une reproduction du bas-relief, qu'il suspend dans son bureau à Vienne (1), et qu'il emporte lorsqu'il part en exil à Londres, en 1938. Il publie une analyse du récit sous le titre Der Wahn und die Träume in Jensens Gradiva (Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. Jensen), qui inaugure la série des commentaires sur cette œuvre. Dans cet essai pionnier pour les études psychanalytiques appliquées à la littérature (2), Freud s'efforce de montrer l'importance des rêves dans la psychanalyse. Il théorise la notion de refoulement en la comparant à l'archéologie qui s'efforce de restituer le passé lors des fouilles (3). Et surtout, il tente de mettre en valeur les buts communs, selon lui, de la littérature et de la psychanalyse (4)." et c'est ainsi que la Gradiva va animer d'autres rêves si lointains, et des rêves futurs, pour devenir un MOTIF si récurrent dans de nombreuses images très aporétiques (vu comme un rêve et fantomatique), très fluides (ça ondule), et surtout poétiques (inaccessible au premier regard)...
Mais je ne peux pas vous cacher ma joie, de découvrir à chaque voyage divers motifs, et je me posais des questions, sur les origines des motifs dans chaque lieu, comment ils ont pu survivre à la modernité, et parfois comment ils ont été crées et pourquoi ils ont parfois changé ou muté ? Pourquoi tant de WAX en Afrique (NOIRE) et tant de FLEURS en Océanie ???
ANN : J'ai lu sur un site (sources à Vérifier) qu'un motif est un mobile d'ordre intellectuel ou non, une raison d'agir (intention, pourquoi et pas toujours une RAISON précise) comme les motifs d'une conduite ou d'un acte comme d'une action ; mais un motif était aussi le sujet (alibi, cause, fondement, objet) d'une peinture ou d'un dessin...
Vicky : Je me suis toujours posée la question de savoir comment serait la vie dans un espace complètement normalisé ? Dans un espace où tout est uniformisé ou du pareil au même dans toutes les sphères formelles et surtout visuelles, surtout les vêtements et les accessoires de MODE, car nous sommes obligés de les porter pour sortir dans la majorité des sociétés ? D'ailleurs pourquoi les normes essayent de contrôler les MODES NOUVELLES, car n'oublions pas qu'il y a des modes traditionnelles ?
Marie-Louise : Je me suis souvent posée des questions à chaque voyage, de savoir pourquoi chaque espace géographique avait ses propres modes et ses propres traditions dites aussi MANIERES, comme manières d'être ou des leitmotivs (leitmotiv comme une phrase musicale qu'on va fredonner sans cesse et de manière récurrente et inconsciente ; leitmotiv renforce l'idée, il peut être un signe, une courte phrase, un ensemble de note, un symbole, un personnage d'une pièce de théâtre ou d'un roman, et il peut provoquer le phénomène de Madeleine de Proust, leitmotiv est une expression qui revient à plusieurs reprises dans une œuvre musicale ou littéraire, un discours, etc.), manières de s'habiller, manières de cuisiner, manières de construire des maisons, manières de parler dans les mimiques et les gestuelles, et parfois manières de rire et le plus surprenant manières d'éternuer, et même de s'exclamer ???
ALEX : En parlant de mimiques et de gestes, à chaque fois que j'ai l'occasion d'aller en Italie, j'ai toujours dans mon sac à main le fameux ouvrage de Bruno Murani (1907-1998), qui a conceptualisé "Supplemento al dizionario italiano" ; et entre deux pauses muséales, j'admire des interlocuteurs qui bougent les mains avec élégance dans les cafés, et les belles places italiennes surplombées de sculptures baroques... Ne soyez pas surpris de croire qu'ils se chamaillent à cause d'une anomalie dans une affaire de famille espiègle ou indigeste... Dans ce "supplément au dictionnaire italien", paru en 1958, les cinquante gestes (ou MOTIFS) italiens les plus courants sont illustrés et expliqués en italien, en anglais, en français et en allemand. Un guide idéal pour les touristes perdus de ne pas pouvoir comprendre les MOTIFS sur les gestuelles et les mimiques italiennes...
ANN : D'ailleurs comme je n'avais pas un livre spécialisé (ou borné uniquement sur les MOTIFS) alors que je recherchais tous les mots et concepts récurrents (qui TOURNENT et RETOURNENT) sur le mot motif, dans un PREMIER TEMPS, j'ai pu lire en 2015 pendant mes recherches au CIEREC sur le site de notre pote WIKI que (sources à vérifier et je cite) :
Le mot est un emprunt à la langue allemande, das Leitmotiv (« motif directeur »), formé du verbe leiten (« conduire », « diriger ») et du nom Motiv (« motif »). Il est apparu pour la première fois en 1860, au sujet des œuvres de Richard Wagner et de Franz Liszt2.
Toutefois, c'est l'ouvrage de F. W. Jähns sur la vie et l'œuvre de Weber (Berlin, 1871) qui est généralement considéré comme l'acte de naissance du terme, qui deviendra courant avec Hans von Wolzogen et ses analyses de la musique de Wagner. Wagner, qui conduit le principe à son apogée, préfère en revanche utiliser les termes de Grundthema, Grundmotiv ou Hauptmotiv (« thème, motif fondamental, motif principal »)3.
Christina : Le leitmotif peut être une fleur, un mot ou une geste comme un geste.
Pour exemple la fleur de tiaré, aussi appelée Tiaré Tahiti, est bien plus qu'une délicate fleur éclose sur les branches d'un arbre exotique. La fleur de tiaré, c'est le symbole d'une île toute entière. C'est aussi celui d'une histoire ancestrale rythmée par un art de vivre unique : le cœur même de la Polynésie. En parlant des mimiques et des gestes en Italie, veux-tu faire allusion au fameux livre dans les notes bibliographiques sur les gestes d'art et les gestes des Dieux ?
Après de l'éloquence en langue vulgaire de Dante abordée RAPIDEMENT en cours par un prof, on passait RAPIDEMENT (avec le même prof) à de l'éloquence dans les gestes napolitains ! Oui ! Beaucoup d'Italiens parlent avec leurs mains de la même manière qu'avec leur bouche, car les gestes sont aussi primordiaux que les mots... Ce n'est uniquement pas une affaire de mode, et n'essayez pas de tout comprendre, car quand un italien passe le revers de la main sur son menton, cela signifie qu'il s'en fiche, et s'il est content, il passera le pouce de l'oreille vers le menton, pour signifier que vous avez fait une remarque intelligente ou pertinente, et si vous n'êtes pas initié à ce langage, et bien ce n'est plus du VERLAN à notre époque, car il est étudié dans plusieurs écoles... On parle avec des gestes et des mimiques dans presque tous les territoires sur terre, pour ne citer que la Polynésie française, et dans la majorité des pays africains, il y a des motifs sur les gestes et les mimiques à apprendre pour ne pas se sentir étranger ou étrange... Mais ce que j'aimerai apprendre (à mon HUMBLE niveau) c'est de décoder (RAPIDEMENT comme le faisait nos profs (car il fallait passer à d'autres sujets au PROGRAMME) ou même méthodiquement (si j'ai le temps de le faire) ou même lentement (comme un passionné de la cuisine française et de la world food), si tu veux, pour PIGER leurs sens ou non-sens ou non sens profonds, afin de comprendre l'esthétique (et sans anesthésier) de plusieurs manières leurs pratiques et leurs théories...) les motifs des mimiques et gestuelles des danses, des Afriques, ainsi que les symboliques de certains objets/bijoux et certains motifs textiles pour enfin étirer pli selon pli mes analyses plastiques et thématiques qui me serviront à tramer mes notes poétiques...
Vicky : L'esthétique selon notre prof, permet de mieux RELIRE/RESENTIR, et cela nous aide à comprendre la place de l'apparat (qui rime avec modes d'apparitions) dans les sociétés des Afriques et dans toutes les autres sociétés dites aussi civilisations au pluriel... Pourquoi on s'apprête lors des rites et des rituels ? Pourquoi on célèbre la vie comme disait mon premier prof d'esthétique de l'art ? Pourquoi on donne SENS (DES SENSATIONS) à cette vie en créant des motifs ???
Marie-Louise : Pour ceux qui ne savent pas ce que veut dire "esthétique", je m'en vais vous réciter quelques lignes de nos premiers cours d'esthétique et sciences de l'art, et selon notre prof, ESTHETISER comme l'esthétique n'est pas toujours rendre quelque chose ou une personne agréable à regarder (dans le sens de l'embellir), mais c'est privilégier (de privilège) la dimension esthétique de façon systématique et/ou poétique, où donner un côté esthétique à. ; esthétique c'est à dire (et une fois de plus avec les MOTS de MON PROF mais des mots rédigés plus ou moins à l'exactitude) : du grec ancien αἰσθητικός, aisthêtikós (« qui a la faculté de sentir ; sensible, perceptible »). Et le prof nous a donné beaucoup de liens, et des notes et pistes bibliographiques, mais tellement qu'il nous faudra 4 longues vies pour tout lire et surtout TOUT PIGER...
Alex : J'ai pu lire quelques notes de grandes plumes sur le mot ESTHETIQUE et je m'en vais vous lire quelques unes :
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"La stylique ou design est la valorisation esthétique d'un produit. Elle allie fonctionnalité et beauté. C'est un aspect fondamental lors de la mise en marché du produit." — (Ventes et productions touristiques, BTS Ventes et productions touristiques, 2e année, Éditions Bréal, 2003, page 16)
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"L'analyse plus approfondie de la notion de distance esthétique permet de revenir sur le rôle primordial du suspense et de l'angoisse dans le processus narratif d'un récit.' — (Martine Roberge, L’art de faire peur: des récits légendaires aux films d'horreur, Presses de l'Université Laval, 2004, page 178)
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«On vient en quelque sorte reconnaître l’impact psychologique d’éléments qui peuvent sembler uniquement esthétiques, mais qui ne le sont pas, car il y a des conséquences graves sur la santé mentale de ces personnes», conclut l’avocat. — (Jérémy Bernier, La RAMQ devra payer la rhinoplastie d’une personne intersexuée, Le Journal de Québec, 21 mars 2021).
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La première manière, en hissant l’oriflamme de la « modernité » cinématographique, esthétise donc une pratique que la seconde se contente de sociographier." — (Rémi Lecompte, LA REPRÉSENTATION DE LA MUSIQUE DANS LE CINÉMA DE FICTION :L'EXEMPLE DE LA MUSIQUE DIÉGÉTIQUE DANS LE CINÉMA FRANÇAIS DES ANNÉES 1960, thèse de doctorat, Université François Rabelais, Tours, 5 décembre 2014).
Marie-Louis : Vous avez parlé du verbe esthétiser ou de l'esthétique, en oubliant le verbe réesthétiser, l'esthétisation et la dé-esthétisation des images comme des œuvres d'art, et comme je ne me ballade pas avec nos anciens cours, je vais citer rapidement un texte que j'ai pu noter et vérifier les sources après WIKI :
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"Ainsi Peter Galassi () et Svetlana Alpers () ont-ils pu parler de « pré-photographie », notion qu'a cependant vivement critiquée Rosalind Krauss (), l'accusant de réesthétiser la photographie là où la photographie impliquait au contraire, selon Benjamin, la dé-esthétisation de l'œuvre d'art, même si le tort de Rosalind Krauss était de ne pas penser suffisamment elle-même la différence entre « artistique » et « esthétique », et si l'évolution récente de la photographie - qui, si elle a bien rendu obsolète une certaine forme d'art, ne s'en est pas moins trouvée désormais quasi entièrement absorbée dans l'art - a, pour le principal, donné tort à Benjamin et Krauss et fait échouer le postmodernisme. — (site www.synesthesie.com)" Fin de citation...
Christina : Et la suite arrive, on va commencer à énumérer quelques motifs Polynésiens, et d'Afrique Noire, et faire une étude RAPIDE de leurs sens...
Texte à suivre... Written by ANN
La première présentation de mes recherches sur les Textiles à La Humboldt Universität (Humboldt University of Berlin) avec des artistes et des chercheurs en 2017.
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